Comment Starlink connecte les déserts d’Amérique du Nord


Un ensemble de satellites Starlink se déplace vers l’Est, au-dessus du parc provincial Dinosaur, en Alberta, au Canada, le 15 mai 2021.

Pour se rendre au refuge d’Angus Reid, sur l’îlot de Minstrel, entre l’île de Vancouver et les fjords de la Colombie-Britannique, il faut prendre le bac depuis le continent, aller à Campbell River, puis embarquer à bord d’un hydravion pour une petite heure de vol. Enfin, on amerrit près du ponton de l’île sur laquelle a été transportée par barge une maison préfabriquée. A deux heures par bateau, en s’enfonçant dans le fjord, il est possible de voir des grizzlis, tandis qu’en remontant au nord ce sont des orques qui peuplent le détroit entre Vancouver et le continent.

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Curieusement, en arrivant, les accros du smartphone découvrent qu’il y a du réseau. En effet, Angus Reid, lieu inhabité, s’est abonné à Starlink, le service par satellite d’Elon Musk. Cette exploitation touristique est, avec ses hôtes, connectée au monde. Enfin, seulement de 17 heures à 20 heures, car en dehors de cette plage horaire, le groupe électrogène est éteint et le réseau ne fonctionne pas, faute d’électricité. Malgré cette contrainte, la constellation de M. Musk remplit sa mission : desservir les déserts de l’hémisphère Nord, grâce à des satellites volant à basse altitude.

Inutile de se trouver dans des espaces si reculés pour profiter de Starlink. Aux Etats-Unis, les immenses zones rurales sont souvent privées de toute desserte numérique, ou en tout cas de haut débit. Catherine Cordrey, 67 ans, est dans cette situation, qui habite une maison isolée au cœur du village de White Salmon, aux abords de la vallée du fleuve Columbia, qui sépare l’Etat de Washington de l’Oregon.

Il y a quelques années, elle était desservie par le réseau local CenturyLink. Suffisant pour le téléphone, mais pas pour Internet. « L’infrastructure était très vieille, en cuivre, et ils nous ont fait savoir qu’ils ne la mettraient pas à niveau », explique Mme Cordrey. Elle essaie alors un fournisseur par satellite, Blue Sky Network. « Le satellite n’a jamais atteint la capacité suffisante », déplore-t-elle. « C’est alors que nous nous sommes inscrits sur la liste d’attente pour tester Starlink. »

« C’était fantastique »

Avec son mari, ingénieur informaticien chez Salesforce, ils suivent l’actualité numérique et s’intéressent de près au projet. Au bout d’un an, en octobre 2020, le matériel est enfin livré, moyennant 500 dollars (475 euros). « C’est le serveur le plus fiable que nous ayons jamais eu. Mon mari peut travailler à distance et, moi, je peux télécharger les fichiers du magazine que j’édite », se réjouit Catherine Cordrey.

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